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JOHN COLTRANE |
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(802 mots dans ce texte ) -
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  | John Coltrane
Nationalité : américaine
Naissance : 23 Septembre 1926
Mort le : 17 Juillet 1967
Métiers :
Compositeur,
Saxophoniste
Genre musical : Jazz
L'influence de John Coltrane est immense. Bien au-delà du jazz, nul
n’est resté indifférent a son apport stylistique et il a marqué toutes
sortes de musiciens, y compris dans la soul, le hip-hop ou le rock.
Tout saxophoniste free doit franchir la terrible épreuve de lui
succéder et les guitaristes les plus aventureux, John McLaughlin, Jimi Hendrix ou Neil Young,
se sont référés à lui. Pourtant son œuvre, extrêmement personnelle et
introspective, est loin de se résumer aisément. Fascinante quête
spirituelle d’on ne sait quel Graal, elle est un voyage, l’envol d’un
Icare contemporain qui se serait prématurément brûlé les ailes.
Fils d’un musicien amateur, c'est à treize ans que John Coltrane
acquiert son premier saxophone alto. Il fait ses premières armes dans
des orchestres de rythm’n blues puis, remarqué par Dizzy Gillepsie, il
participe dès 1949 à la vague be-bop, apprenant à se libérer des codes.
En 1955, sa rencontre avec Miles Davis
est déterminante. Le trompettiste l’engage dans son quintette (avec Red
Garland, Paul Chambers et Philly Joe Jones). Il adopte alors le style
hard-bop, dans lequel il se révèle bien vite un maître. Mais l’héroïne
le ronge, ce qui perturbe sévèrement ses relations avec Davis : il est
plusieurs fois évincé de la formation.
1957 marque son intégration temporaire à l'orchestre de Thelonious Monk.
Les deux musiciens montrent une extraordrinaire entente musicale,
déjouant les structures rythmiques et swinguant malgré tout. L'album
issu de l'expérience est un des quelques disques qui peuvent déterminer
une passion immédiate pour le jazz. Coltrane signe aussi ses premiers
enregistrements majeurs sous son nom, en particulier « Blue Train », où
il sublime le hard-bop.
Après une dernière séance avec Miles, sur le célèbre « Kind Of Blue »
(1959), il forme le quartet qui lui permettra de poser ses propres
règles de grammaire. Après des collaborations avec Steve Davis, Steve
Kuhn, Reggie Workman ou Pete LaRoca, il trouve la formule idéale en
1960 avec Jimmy Garrison à la basse, McCoy Tyner au piano, et Elvin Jones
à la batterie. Avec« Giant Steps » (1959), il se démarque du
vocabulaire bop, à la recherche d'arpèges orientaux inédits (« Naima
»). Fasciné par la mystique et la musique indiennes, ainsi que par les
racines africaines du blues, il bâtit des solos de plus en plus
aventureux, un free-jazz dont le but n’est pas de rompre avec la
tradition, mais de réunir et de concilier des univers étrangers. Au
soprano ou au ténor, il se défie désormais de tout carcan harmonique,
capable d’improviser de longues lignes mélodiques envoûtantes, ou de
partir dans des déferlements de violence stridente. Tyner, Garrison et
cette mitraillette vivante qu’est Elvin Jones lui offrent un territoire
au relief accidenté, mais à la structure rythmique assez solide pour
que l’auditeur ne perde pas le fil, même quand son instrument se risque
en zone périlleuse.
Son adaptation d'un thème de « La Mélodie du Bonheur », « My Favourite
Things », obtient en 1960 un énorme retentissement : loin des comédies
musicales, il en fait une sorte de mantra dissonant et hypnotique.
Définitivement, il s’impose comme le saxophoniste le plus important
depuis Charlie Parker.
Pris d’une sorte de frénésie créatrice, Coltrane multiplie les
aventures musicales les plus diverses. Dès 1961, il incorpore le sax
provocant d’Eric Dolphy à son quartet, puis fonde avec lui une autre
formation (comprenant Rashied Ali, Pharoah Sanders
et sa femme, Alice Coltrane) en marge de son groupe habituel. Il va de
plus en plus loin, joue de plus en plus free. Dans le même temps, il
s’illustre aussi sur des enregistrements plus hard-bop, comme «
Coltrane Plays The Blues » (1960) ou « Ballads, Duke Ellington and John Coltrane », enregistré avec le saint patron du jazz en personne.
Après une série historique de concerts au Village Vanguard de New York
(1961), et bien d’autres recueils marquants, comme « Olé » (1961), «
Impressions » (1962) ou « Crescent » (1964), il enregistre en 64 – avec
Garrison, Tyner et Jones – sa Bible : « A Love Supreme ». Hymne
panthéiste, prière musicale nébulleuse et inspirée, il illustre à
merveille son syncrétisme. Le disque suscite l’incompréhension chez
certains, mais annonce un nombre impressionnant d’avant-gardes qui
agiteront la musique dans les décennies suivantes : les symphonies
minimalistes américaines, le psychédélisme, et même le jazz-rock, dont
il pose les bases sans utiliser l’électricité.
Pourtant, au cours des dernières années de sa vie, Coltrane réduit les
séances son quartet, préférant jouer avec d'autres orchestres plus
free. Eternellement insatisfait, cet homme qu’on décrit pourtant comme
calme et réfléchi, veut briser les dernières barrières du jazz. Avec «
Ascension » (1965), sur lequel participent deux autres ténors (Pharoah
Sanders et le jeune Archie Shepp) il ose toutes les dissonances. Son œuvre se fait abstraite, énigmatique plus qu'envoûtante.
Il meurt en 1967, foudroyé par un cancer, alors que son inspiration était loin d'être tarie.
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